抄録
Comme on le sait, Michel Henry est non seulement connu comme un philosophe, mais aussi comme un romancier. De fait, il a publié quatre romans et sa deuxième œuvre, L’amour, les yeux fermés, a même obtenu le prix Renaudot. Écrit par un philosophe qui représente un des courants majeurs de la phénoménologie, chaque roman semble nous suggérer quelque sens philosophique, parfois de façon énigmatique. Le jeune officier, qui raconte l’expérience d’un jeune officier qui s’adonne à la dératisation dans un navire, symbolise les diverses formes du « mal », incarnées par les rongeurs qui menacent la vie dans ce navire. L’amour, les yeux fermé et Le fils du roi, qui constituent un « dyptique » (expression d’Anne Henry), représentent la vie refoulée par le progrès de la civilisation ou du savoir qui prétend être la seule clef de compréhension de l’être humain. Enfin, Le cadavre indiscret, dernier roman de ce philosophe, qui raconte l’assasinat d’un homme important, pourrait suggérer la difficile relation contemporaine entre la vérité et l’être humain.
Les lecteurs de ces romans se posent naturellement ces questions : quelles sont leurs significations philosophiques ? Quelles relations ont-ils avec la philosophie de la vie de Michel Henry ? Cet article vise à être une préparation pour cette réflexion, en présentant le synopsis de chaque roman et en en proposant une interprétation.