Studies of French Language and Literature in Kansai
Online ISSN : 2433-1864
Volume 25
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Articles
  • Kentaro OYAMA
    2019 Volume 25 Pages 3-14
    Published: March 31, 2019
    Released on J-STAGE: July 31, 2019
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    L’image de soi et la rhétorique dans la Lettre à d’Alembert


     Dans l’article « Genève », qui figure au tome VII de l’Encyclopédie, d’Alembert préconisait l’établissement d’un théâtre dans cette ville, afin d’en épurer les moeurs. C’est pour réfuter cette affirmation que Rousseau écrivit la Lettre à d’Alembert en 1758. À côté des questions esthétiques, amplement traitées par la recherche rousseauiste, la stratégie employée pour persuader le lecteur reste encore à examiner. Dans cet article, nous tentons d’éclairer la rhétorique du texte en portant notre attention sur l’image de soi de Rousseau. Par-delà le destinataire explicite de la Lettre, Rousseau vise les philosophes des Lumières dans leur ensemble. Il faut cependant aller plus loin encore : l’argumentation persuasive développée par ce texte s’adresse au public dans toute sa généralité. C’est la raison pour laquelle Rousseau a recours à des idées concrètes et quotidiennes, plutôt qu’à des raisonnements abstraits, ainsi qu’à un style concis, qui prend surtout la forme de l’« énumération ». La pratique de la « digression » permet aussi à l’auteur de rejeter la philosophie comme vue de l’esprit, et d’écarter les idées de d’Alembert, trop éloignées des problèmes de Genève. Sous l’apparence d’une contradiction mutuelle, ces deux procédés concourent à renforcer l’image de soi que veut se donner Rousseau.

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  • Izumi IWAMURA
    2019 Volume 25 Pages 15-27
    Published: March 31, 2019
    Released on J-STAGE: July 31, 2019
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    L’échec de la communication interpersonnelle dans Delphine de madame de Staël et La Duchesse de Langeais de Balzac


     L’intrigue de Delphine et celle de La Duchesse de Langeais, on le sait, comportent quelques éléments similaires : l’amour contrarié, l’expatriation de l’héroïne et sa retraite au couvent, les retrouvailles qui tourneront au dénouement tragique. Or l’analogie s’observe également dans le dialogue sinueux et stérile autour du mariage (code civil) et de la religion, que ces deux héroïnes tentent de poursuivre avec leurs interlocuteurs principaux. Le présent article s’intéresse aux malentendus, aux ruptures/refus de dialogue, ainsi qu’aux silences, fréquents dans ces échanges ou non-échanges, dont nous nous attachons à mettre au jour certaines divergences significatives, d’une œuvre à l’autre. Delphine fait l’épreuve de la difficulté à communiquer avec sa cousine Mathilde, et de la rupture fatale entre l’écriture, acte solitaire, et la conversation en tête-àtête avec Léonce : cette expérience annonce la crise de la sociabilité des Lumières. Chez la duchesse de Langeais, pour qui le discours « se prend et se quitte avec la toque à plumes », la communication verbale est à entendre comme un code, complété ou remplacé par le langage gestuel ou musical, dont le décryptage est réservé à un narrateur autant sociolinguiste que caricaturiste. La crise de la représentation qui affecte la Monarchie de Juillet à son début éclaire la scène de la communication ou de son impossibilité, où se croisent des médias divers, comme en un laboratoire de la dynamique du pouvoir que Balzac donne à saisir.

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  • Tsugumi INOSHITA
    2019 Volume 25 Pages 29-39
    Published: March 31, 2019
    Released on J-STAGE: July 31, 2019
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    La représentation de la masculinité dans Nanon de George Sand


     Nanon (1872) de George Sand, est un roman qui dépeint la transformation de deux personnages, la paysanne Nanon et le jeune noble Émilien. Le présent article envisage cette histoire sous la perspective de l’évolution d’Émilien, que les évènements révolutionnaires et sa rencontre avec Nanon détachent des traditions de sa caste.

     Cette mutation affecte en particulier l’identité de genre du jeune homme, sa masculinité. En faisant le portrait d’un personnage qui dévie de l’idéal traditionnel de la virilité, dont il possède au départ certaines caractéristiques, on peut dire que Sand décrit une nouvelle forme de « virilité ».

     Après avoir analysé en quoi la virilité qu’il incarne diffère de son stéréotype classique, nous verrons quel genre d’homme idéal Sand veut représenter à travers ce personnage. Pour elle, Émilien est l’image de l’homme tel qu’il doit être, le symbole même de la société idéale.

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  • Shiori FUJINO
    2019 Volume 25 Pages 41-53
    Published: March 31, 2019
    Released on J-STAGE: July 31, 2019
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    André Breton et l’écriture automatique — la juxtaposition des « voix » automatiques dans Le La


     André Breton publie en 1961 Le La, juxtaposition de quatre « voix » que l’écrivain dit avoir notées à son réveil, en différentes occasions entre 1951 et 1956. Ce type d’expérience de la « voix » remonte à l’écriture automatique, qui fut à l’origine du surréalisme. Nous mettons en lumière dans cet article un changement radical de la valeur de la « voix » chez Breton, consécutif à la Deuxième Guerre mondiale.

     L’avant-propos du texte contient un résumé des deux expériences antérieures où étaient intervenues des « voix » automatiques : dans « Le Message automatique » (1933), puis « Les États généraux » (1944), elles témoignaient d’une confiance absolue de l’écrivain dans le pouvoir de sa propre « voix ». Or la simple pratique de la juxtaposition ouvre ici de nouveaux horizons, en rupture avec le dispositif antérieur qui consistait à fondre la « voix » automatique dans un texte élaboré.

     Une telle inflexion est imputable à l’influence d’un jeu surréaliste auquel Breton s’est adonné vers 1954. Le texte intitulé « L’Un dans l’autre » suggère l’intérêt nouveau pour la voix automatique que Breton a pu retirer du mécanisme à l’oeuvre dans ce jeu, qui nouait en un récit automatique les éléments distincts proposés spontanément par les joueurs.

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  • Satoru YOSHIMATSU
    2019 Volume 25 Pages 55-67
    Published: March 31, 2019
    Released on J-STAGE: July 31, 2019
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    Le temps, la vie et le rythme chez Derrida, lecteur de Freud


     Cet article vise à éclairer les rapports entre la vie, le temps et le rythme chez Jacques Derrida, à partir de l’usage qu’il fait du concept d’« espacement » dans sa lecture de Freud, centrée sur la question de la périodicité dans le système psychique.

     Nous nous penchons en premier lieu sur la critique de l’esthétique transcendantale de Kant formulée par Freud dans Au-delà du principe de plaisir (1920), et dans sa « Note sur le bloc magique » (1925), et principalement axée sur la problématique du temps. Puis nous en élucidons la réception par Derrida, exposée dans le texte « Freud et la scène de l’écriture » (1967), qui articule une critique de la « Note sur le bloc magique », autour des concepts d’espacement et de périodicité. Notre lecture de Derrida lecteur de Freud aborde ensuite le concept de rythme, qui nous sert à examiner le rapport entre la vie et le temps dans le texte « Spéculer — sur Freud » (1980), consacré à Au-delà du principe de plaisir. Nous mettons ainsi en relief le point d’appui que la lecture de Freud aura fourni à Derrida pour déployer sa pensée de la périodicité.

     C’est donc nourri d’une réflexion serrée sur Freud que Derrida sera parvenu à identifier la condition de la vie psychique autant que de la vie en tant qu’organisme : le rythme produit par la tension psychique, et son relâchement.

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  • Ayako OGAWA
    2019 Volume 25 Pages 69-81
    Published: March 31, 2019
    Released on J-STAGE: July 31, 2019
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    Pseudo-relative et Iisashi-bun — Etude contrastive entre le français et le japonais —


     Cet article a pour but d’analyser les différences entre les constructions « pronom tonique + pseudo-relative » et « syntagme nominal + pseudo-relative », en les confrontant au type de phrase japonaise appelé Iisashi-bun. Nous montrons d’abord que la construction « pronom tonique + pseudo-relative » est employée pour marquer une émotion telle que la surprise, la plainte, la protestation, et que les expressions qu’elle sert à former impliquent nécessairement une valeur de « concession » ou d’« opposition ». D’où il s’ensuit un décalage entre la forme et le sens produit. L’analyse de divers énoncés nous conduit à voir dans ce phénomène une dérivation de la relative appositive, dont l’antécédent est un pronom tonique, et qui exprime la « concession » ou l’« opposition ». Nous montrons en revanche que la construction « syntagme nominal + pseudo-relative », est dépourvue de contrainte sémantique de ce genre : le locuteur qui utilise cette construction ne veut rien exprimer d’autre que le contenu de son énoncé. En d’autres termes, aucune connotation n’est impliquée.

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