Michel Henry, dans son livre Généalogie de la psychanalyse, distingue deux courants de la philosophie moderne depuis Kant — la conscience représentative et la vie affective — pour interroger l’invention de la psychanalyse par Freud en tant que charnière entre les deux. Cet article se propose de jeter la lumière sur la réflexion henrienne mise en relation à la pensée de Jacques Lacan, dont le nom est absent de l’œuvre d’Henry.
Dans un premier temps, l’interprétation du Cogito cartésien d’Henry est comparée avec celle de Lacan. Tous les deux s’accordent à tenir compte du clivage entre la dimension représentative et l’irreprésentabilité du Cogito, et mettent l’accent sur le manque à naître dans l’ordre représentatif.
Ensuite le concept de l’affectivité est examiné, comme le domaine de ce qui ne se réalise pas dans le représentatif. Tandis qu’Henry traite l’affectivité comme pré-représentative de l’immanence de la vie, Lacan élabore le concept de l’angoisse comme affect qui surgit en relation avec la langue maternelle et non-représentative, ce qui entraine l’insistance de l’altérité à l’intérieur de l’affection vitale. On trouve ici ce qui diffère entre les deux auteurs.
Finalement, à partir d’une citation implicite d’un séminaire de Lacan à propos d’Henry, nous considérons ce qu’impliquent leurs différences pour ce qui est la relation avec la divinité, ainsi que la problématique de la puissance d’agir.
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