La présente étude a pour objet de mettre au clair les conditions qui président à l'utilisation des syntagmes nominaux du type
le N et
ce N dans l'anaphore fidèle. Après l'examen des hypothèses de CORBLIN, de HARUKI et de KLEIBER, je propose une hypothèse en recourant à l'opposition
monde énoncé et
circonstances d'énonciation.
L'anaphore par
le N est fondé sur le
monde énoncé, domaine dans lequel la description d'un énoncé est validée. La reprise par
le N est possible si l'énoncé précédent et l'énoncé anaphorisant se trouvent dans un même
monde énoncé et si la position du référent se stabilise dans ce monde. Cette stabilité dépend, à son tour, de l'existence des autres objets susceptibles d'être mentionnés. En effet, lorsqu'on énonce
le N, cette réalisation de l'objet
N exclue la réalisation concomitante des autres objets existant dans le même
monde énoncé et constituant le
paradigme contextuel du N. La constitution du
paradigme contextuel est influencée par le
degré d'attention (=DA), capacité du syntagme nominal à attirer l'attention de l'interlocuteur à son occurrence.
L'anaphore par
ce N, quant à elle, est fondée sur les
circonstances d'énonciation, définies comme un domaine où se situent le locuteur et l'interlocuteur. Tous les objets mentionnés dans le même discours entrent dans les mêmes
circonstances d'énonciation, indépendamment du
monde énoncé. Les conditions pour faire la reprise par
ce N sont, d'abord, la présence du référent dans les
circonstances d'énonciation, et ensuite, la particularité du référent en tant que membre de la classe N. Pour que le référent soit présent dans les
circonstances d'énonciation, il doit maintenir un DA élevé. Un mot mis en coordination ne possède pas suffisamment de DA ; il est donc exclu de la reprise par
ce N.
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