Dans cette étude, nous observons le clic dans le discours français spontané d’un point de vue linguistique. Afin de mettre en évidence ses fonctions et ses usages, nous avons utilisé les sous-corpus d’ESLO les mieux adaptés. En analysant le clic en contexte, ce dernier apparaît soit en début soit en milieu d’énoncé. En dialogue, il se présente fréquemment au moment où un locuteur prend la parole. Présent au moment de la transition entre deux segments, il est souvent adjoint à des fillers, des ligateurs, et des micro-pauses. Les patterns des énoncés à gauche et à droite du clic sont variés, néanmoins, il en ressort que le clic intervient en des points syntaxiquement prédictibles. Nous les avons classés selon leurs usages, pour aboutir à une vision d’ensemble concernant leurs fonctions et leurs emplois. Nous avons relevé trois fonctions dominantes : (i) une introversion réflexive, (ii) une contribution à l’organisation syntaxique du discours, (iii) une implication conative. Le clic est à situer entre l’expression gestuelle et l’expression du langage articulé. Il est une sorte de co-gestualité, la transposition sonore d’une conduite gestuelle accompagnée d’une émission vocale signifiante inconsciente. Il peut être défini comme une forme “périlexicale” par sa signature phonétique et sa segmentation, une unité qui n’est ni phonologique, ni lexicale, mais qui a une interprétation possible.
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