Etudes de langue et litterature francaises
Online ISSN : 2432-3152
Print ISSN : 0425-4929
ISSN-L : 0425-4929
Volume 101
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Etudes en francais
Etudes en japonais
  • Takayuki YAMAGUCHI
    Article type: Article
    2012 Volume 101 Pages 159-174
    Published: August 31, 2012
    Released on J-STAGE: March 31, 2017
    JOURNAL FREE ACCESS
    Dans une note du Gant de crin, Pierre Reverdy affirme que <<Le lyrisme, c'est l'etincelle jaillie au choc d'une sensibilite solide au contact de la realite.>> Cette affirmation nous fait comprendre que ce qui donne naissance au <<lyrisme>> reverdien, ce n'est pas tant l'exaltation du sujet propre au lyrisme romantique, que le <<choc>> de la rencontre entre la <<sensibilite>> et la <<realite>>. Cependant cette rencontre n'est encore que simple trace dans la meditation du poete. Il s'agit donc pour lui de fixer cette <<etincelle>> comme le <<lyrisme>> dans le poeme. Le poke eprouve effectivement de la difficulte a entrer en contact avec la <<realite>> et a fixer cette <<etincelle>> dans le poeme. D'abord pareille a un filon d'or, la <<realite>> est si profondement cachee sous terre que le poete ne la rencontre pas. Et meme si, par bonheur, le poete touche un moment a la <<realite>>, celle-ci ne cesse de lui glisser entre les doigts. Ce contact ne lui laisse guere au coeur qu'une sensation vague. Voire, si le poete se borne a decrire ses sentiments et son experience poetique, ses poemes tombent immediatement dans le lyrisme romantique. Les rigueurs de sa tentative lyrique mettent donc le poete au desespoir. Pourtant notre etude ne doit pas s'arreter a cet echec de toute tentative reverdienne de <<lyrisme>>, parce qu'enfin, le <<lyrisme>> chez Reverdy trouve le moyen de se fixer dans le poeme, en tant que <<lyrisme de la realite>>. L'etude chronologique des poemes de Reverdy des annees 1920 nous permettra de degager certaines des etapes de la tentative du poete pour parvenir a ce <<lyrisme de la realite>>. Nous essaierons donc ici de montrer la maturation de ses tentatives par dela le desespoir et jusqu'a son emergence. Nous trouverons enfin quelque affinite entre la tentative reverdienne et certaines grandes aventures artistiques contemporains, comme celle de L'Ephernere.
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  • Eiko SUITA
    Article type: Article
    2012 Volume 101 Pages 175-189
    Published: August 31, 2012
    Released on J-STAGE: March 31, 2017
    JOURNAL FREE ACCESS
    De 1943 a 1947, Magritte paignit une serie de tableaux a la maniere des impressionnistes. La situation inquietante des annees 30 lui faisait aborder la <<recherche du plaisir>> au cours de laquelle lui avait ete revele l'impressionnisme. Il etait convaincu d'emprunter a ce mouvement la technique qui lui semblait la plus appropriee pour representer une lumiere assimilee au plaisir. Mais ce style ne fut pas apprecie et suite a la critique severe qui en fut faite, Magritte l'abandonna en 1947. En 1946, a l'occasion du retour d'Andre Breton en France, sa creation de style impressionniste entra dans la phase de theorisation, qui fut nommee <<periode solaire>>. Dans un entretien avec Breton et dans une serie de lettres et de manifestes qu'il a ecrits au retour de Paris, Magritte essaie d'expliquer en gros son entreprise comme <<recherche du plaisir>> et de la justifier par rapport a une impasse a laquelle etait confrontee la pensee surrealiste. Mais son explication insuffisante conduisit Breton a considerer la <<periode solaire>> comme une soumission a l'optimisme ordonne par le realisme socialiste Cependant, quand on lit attentivement ces textes, la portee de ce que Magritte poursuivait a cette epoque s'eclaircit. C'est la <<vision>> impressionniste qu'il remarque et ou il voit une realisation de sa theorie cognitive motivee par son theme de la nuit et de la lumiere. Il remplit le tableau de lumieres autour duquel it espere evoquer <<la nuit >> qui echappe a notre perception et, dans cette vision, l'acte de <<voir>> devient donc une projection de la finitude de l'etre humain. C'est une facon propre au peintre d'intensifier l'experience visuelle et c'est cette attitude creatrice que Magritte a obtenue des la <<periode solaire>> et qui se realisera dans des oeuvres des annees plus tard.
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  • Keiko KIKUCHI
    Article type: Article
    2012 Volume 101 Pages 191-205
    Published: August 31, 2012
    Released on J-STAGE: March 31, 2017
    JOURNAL FREE ACCESS
    Beckett compare, dans sa critique <<Dante...Bruno.Vico...Joyce>>, le modele de Purgatoires dantesque et joyceen, dont il tire son propre modele de Purgatoire : it s'agit selon lui d'un espace ou le mouvement de purgation se produit par la resistence reciproque d'une paire d'elements humaines opposes. Le modele de Purgatoire de Beckett est semblable a celui que l'on peut trouver dans Mercier et Camier, ou un couple eponyme voyage. Ici, les elements opposes ne sont pas la vertu et le vice, mais la vie et la mort. Charge de la vie en tant que peche, Mercier s'avance avec Camier dans l'espace qui symbolise la mort. Le narrateur, qui se presente au debut du roman en tant que temoin du voyage du couple, represente aussi la mort. Les damnes de la Divine Comedie de Dante parlent de leurs vies anterieurs au passe, ce qui n'a pas manque de fasciner Beckett. Madden, vieillard qui raconte des souvenirs de sa vie, s'identifie au narrateur. De plus, dans le dialogue du couple, la voix de temoin qu'ils ecoutent est cense etre analogue a la voix qui parle de la vie anterieur. De cette facon, la voix du narrateur peut etre consideree comme celle d'un mort et est a l'oppose du couple, qui represente la vie. Alors, que signifie cette opposition entre couple et narrateur? Le voyage avec la voix de mort est, d'apres le narrateur, <<la vie de survie>>. Le temps de la vie est represente par le present, et celui de la mort par le passe; en voyageant, le couple (re-)vit fictivement l'experience dans le passe du narrateur. Ici, voyage (comme mouvement de purgation) est a la fois l'action de vivre la fiction et de se rememorer. En ce sens, on peut dire que Purgatoire dans Merciet et Camier est un espace fictif ou la vie et la mort ont une influence reciproque.
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  • Haruka TAKEDA
    Article type: Article
    2012 Volume 101 Pages 207-222
    Published: August 31, 2012
    Released on J-STAGE: March 31, 2017
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    La derniere piece de Nathalie Sarraute, Pour un oui ou pour un non, est d'abord diffusee a la radio en 1981, puis publiee chez Gallimard l'annee suivante. Depuis sa creation par Simone Benmussa au theatre du Rond-Point a Paris en 1986, elle est la plus connue des six pieces de Sarraute. La formule conventionnelle du titre, Pour un oui ou pour un non, qui signifie <<a tout propos>> ou <<pour un rien>>, renvoie au sous-titre de la piece Isma, ecrite en 1970 : ce qui s'appelle rien. En effet, comme l'indiquent ces titres, Sarraute poursuit, dans ses pieces autant que dans ses romans, recriture de ce qu'elle appelle des tropismes, ces <<mouvements interieurs tenus qui glissent tres rapidement au seuil de notre conscience>> (1974), et qui se produisent toujours a partir d'un petit rien. Cette piece consiste essentiellement dans des dialogues entre deux amis, H. 1 et H. 2. Elle commence par la scene ou H. 1 demande pourquoi H. 2 a unilateralement rompu leur tres ancienne relation amicale. Ce dernier precise la raison de cette rupture, qui parait a l'autre un rien futile, insignifiant. Il s'agit des mots que H. 1 lui a dits autrefois sur un ton nuance qui a paru a H. 2 quelque peu protecteur : <<C'est bien... ca...>>. A partir de cette phrase tiree d'un passe portage, leur conversation se developpe dans les directions variees. Elle ne s'oriente pas vers une reconciliation, mais vers <<un combat sans merci>>, et est comique par certains cotes. Quoi qu'il en soit, it ne suffit pas de comprendre le sens de leurs mots pour apprecier profondement cette piece. Pourquoi? Parce que les donnees explicites de ce drame humain dissimulent, tel un trompe-l'oeil, un autre drame latent. Est en jeu dans notre etude ce second drame invisible, qui consiste dans l'image abstraite des mouvements des mots. On pourra constater, la fin de notre analyse, que Sarraute parvient a une nouvelle ecriture dialogique qu'elle continuera a travailler dans ses derniers livres, depuis Enfance, en 1983, jusqu'a Ouvrez, en 1997.
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