C’est en 1913 que Kyūyō MITOMI a publié, dans la revue Waseda-Bungaku, un article sur la littérature française contemporaine, où il a consacré quelques lignes à la Porte étroite, ce qui a fait de lui un des premiers à introduire André Gide au Japon. Nourri d’esthétique symboliste, il s’est révélé comme excellent critique. Dans ses essais il y a sans doute des traces d’influence de l’auteur de Prétextes.
Egalement en 1913 a paru la première traduction intégrale d’une œuvre de Gide: Ritsujirō WAKE a traduit Oscar Wilde de la version anglaise. En ce temps-là l’écrivain anglais était en vogue au Japon. Par la subtilité d’esprit,Gide s’est imposé à l’attention des lecteurs; une dizaine d’années plus tard, sa méthode de critique devait exercer une influence considérable sur un grand nombre de littérateurs japonais.
Ensuite, les trois “récits” se sont succédés en japonais : la Porte étroite a été traduite en 1923 par Yoshio YAMANOUCHI, l'Immoraliste en 1924 par Jun ISHIKAWA et la Symphonie pastorale en 1925 par Isamu INOUE. Certains datent de la traduction de la Porte étroite les véritables relations entre Gide et le Japon. En fait, elle a connu et connaît encore un vif succès dans le public; l’auteur s’est fait un des écrivains étrangers les plus lus. La perfection du style des récits a impressionné les écrivains affiliés au groupe “Shirakaba”,entre autres Naoya SHIGA.
En ce qui concerne les “soties”, aucune traduction n’a paru au cours de la période de Taïshō,mais quelques littérateurs les ont déjà découvertes en meme temps que les récits : Kahū NAGAI et Jun ISHIKAWA par exemple, lisant de préférence Paludes dans l’original,ont apprécié avec enthousiasme le nouveau procédé de sotie.
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