Au cours du XIXe siècle en France, la morphine n'était pas de «drogue>>, mais un <<médicament>> merveilleux. Elle s'est diffusée notamment dans la deuxième moitié du XIXe siècle, avec l'invention de la seringue. Les médecins occidentaux utilisaient cette substance comme calmant ou anesthésique. Dans cet article je vais mettre en lumière le passage du <<médicament» à la <<drogue>>, en voyant l'histoi re de la morphine.
Le mot clef est la <<passion>> pour la morphine ; c'est une idée trouvée par le Dr Levinstein (1877), qui semble apparemment un concept médical. Mais à mon avis, elle était plutôt un concept légal, car la <<passion>> morphinique était beaucoup moins importante dans le contexte clinique ou thérapeutique, que dans le contexte juridique. C'est vrai qu'il y avait un grand débat médico-légal dans les années 1880, des crimes et des délits commis par le morphinomane. Et c'est vrai qu'il n'y avait point de discours médical de cette maladie dans les années 1870, après la guerre franco-allemande ; néanmoins il pouvait y avoir beaucoup des intoxiqués morphiniques en France. Au fond, il faut attendre les années 1880 pour l'apparition de la morphinomanie.
Avec cette idée de la <<passion>>, les médecins légistes ont inventé une nouvelle catégorie de <<morphinomanie>> comme, pour ainsi dire, demi-responsabilité, car ils n'avaient aucun moyen pour l'expliquer devant le tribunal ; le délinquant morphinique n'était ni sain ni fou, autrement dit, ni responsabilité complète ni responsabilité nulle ... entre les deux. C'était une vraie nouvelle question médicolégale.
C'est ainsi que la <<morphinomanie>> est née dans les années 1880, d'abord, comme un concept juridique.
抄録全体を表示