Cette article essaie de rechercher dans la pensée de Jean-Jacques Rousseau les modéles sociaux d'aliénation et utopie.
Sa théorie sociale est fondée sur des relations entre l'homme et sa société. Ce point de vue est exposé, dans l'analyse anthropologique sous la forme de description diacronique, cet-à-dire comme un passage de l'état de nature à l'état social. Pour être social, il est nécessaire essentiellement que les hommes se reconnaîssent comme êtres semblables. Á ce point, ils changent leur forme d'existence et deviennenl' “être-pour-autrui”, ayant leur identité accordée non seulement par eux-mêmes mais aussi par autrui. Là-dessus le problème décisif se présente à eux : le désaccord entre le soi qu'on montre et le soi qui est apprécié. Ce problème imposé, ils doivent chercher la solution dans leur société.
L'aliénation est l'état où le problème est endigué par la dépendance unilatérale d'appréciation sociale ; la société apparaît pour chacun commce qui le met en opposition à autrui. Dans l'utopie, au contraire, le problème est résolu par la fidélité à la conscience et l'obéissance à la volonté générale ; l'homme, differencié seulement par sa vertu, ici trouve sa liberté dans ses semblables.
Mais pour se délivrer de l'aliénation, Rousseau n'a pas confiance en cette possibilité ni ne donne de directives concrètes. La possibilité ne se trouve que dans l'espoir de chacun ; les directives ne se trouvent qu'en suivant sa conscience et en réalisant “la communication des coeurs”. C'est là, dans cette pratique, que la théorie de Rousseau devient une véritable “confession” comme l “être-pour-autrui”.
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